"Les Insurgés" d'Edward Zwick, résistance juive en Bielorussie.

Publié le 29 août 2012 par DANANCIER Yves

"-1941- Les armées d'Hitler envahissent l'Europe. Leur implacable progression coûte la vie à des millions de juifs. Pour trois hommes, cette tragédie marque le début d'une guerre dans la guerre. Lorsque leur petit village d'Europe de l'Est est envahi, les frères Bielski se réfugient dans une profonde forêt qu'ils connaissent depuis leur enfance. .. Peu à peu, les trois frères vont recueillir des centaines de pourchassés et contrecarrer les plans de leurs redoutables attaquants. .." L'éditeur, extrait.

Ce film n'a certainement pas les qualités de " Requiem pour un massacre" d'Elem Klimov - mais le fait que Zwick se soit inspiré d'une histoire authentique permet cependant de s'y intéresser à titre documentaire.

Tout d'abord cette contribution à l'histoire de la Résistance juive permet de combattre l'idée d'une communauté soumise à la barbarie allemande ou ne disposant pas d'attaches suffisantes dans les pays concernés(a) . Résistance, là où les organisations communautaires n'étaient pas en mesure d'imposer une vision légaliste et pacifiste, vision par ailleurs suffisamment partagée par les peuples d'europe et qui contribua pour beaucoup à la victoire du fascisme(b).

Mais encore ce film permet de souligner l'existence de deux grands courants de Résistance. L'objectif des frères Bielski est d'abord la survie de leur communauté et le ravitaillement de cette population civile et le film permet de distinguer ce "maquis" d'une Résistance militaire et politique soucieuse de participer aux combats dans les arrières de la ligne de front. A court terme les objectifs peuvent se révéler contradictoires, pourtant à terme la survie communautaire n'est possible qu'au prix d'un affaiblissement des capacités militaires de l'occupant allemand et de sa défaite.

L'histoire de la résistance française ne fait pas exception à ce double courant avec le large mouvement des réfractaires au STO qui permit d'élargir l'assise populaire de la Résistance politico-militaire.

Pour conclure, on peut observer que l'urbanisation a déplacé aujourd'hui les centres de Résistance de la campagne vers les villes où l'affrontement des armées conventionnelles est encore possible. Enfin, pour l'europe, soulignons que déjà lors de la "dernière" guerre contre l'Allemagne, la stratégie des maquis, Vercors, etc, s'est avérée intenable, j'y reviendrais ultérieurement.

(a) Comme c'est malheureusement le cas du peuple Rom qui semble incapable de générer ses propres organisations de lutte [Août 2012].

(b) Le refus du gouvernement de Front Populaire, en France, de s'engager au côté de la République Espagnole dans la guerre civile contribua à l'impréparation de notre armée (1939,40) autant qu'à la victoire de Franco.