"Requiem pour un massacre" Elem Klimov et la Résistance Bielorusse à la barbarie allemande (1943).

Publié le par DANANCIER Yves

 
Cycle Résistance
 
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Terrible et magnifique
 
Un film terrible et magnifique sur la Résistance du peuple Biélorusse à la barbarie allemande. La violence toujours présente, cadavres que les enfants désarment sur la plage, bombardement de la forêt refuge .. violence qui gagne progressivement jusqu'à cet autre "Oradour sur glane", ce village dont les habitants sont brûlés vifs après milles humiliations et jeux pervers. Un parcours initiatique dans ce monde des hommes ou son amie est violée par la soldatesque, comme un point d'orgue et sinistre aux premiers émois amoureux, un enfant jeté au feu comme un jouet que l'on rejette et puis, enfin, comme un espoir, la colonne allemande magnifiquement massacrée.  
   
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  "Il est des images qui traumatisent à jamais. Elem Klimov (1933-2003) avait 9 ans quand il connut l'enfer : la vie dans Stalingrad sous les bombes, la traversée de la Volga sous un déluge de feu, l'exode vers l'Oural. « J'avais le devoir de tourner un film sur cette époque », expliquait le cinéaste russe, au soir de sa vie, dans une interview reprise sur le DVD de Requiem pour un massacre (1985). Le film, dont le titre original, Va et regarde, cite l'Apocalypse selon saint Jean, suit le parcours initiatique de Fliora, un adolescent à peine sorti de l'enfance qui s'engage dans la résistance biélorusse contre l'occupant allemand en 1943. Débutant comme une fable, non dépourvu d'humour et ponctué d'admirables séquences poétiques (la parenthèse enchantée de la forêt de bouleaux), ce Requiem ô combien macabre va vite se révéler un long crescendo dans l'horreur, jusqu'au Dies irae, le moment de la colère divine : les habitants d'un village brûlés vifs dans une église en un remake biélorusse de la tragédie d'Oradour-sur-Glane — mais en Biélorussie, il y eut 628 Oradour... Le film sidère par la fusion du réalisme quasi documentaire et du lyrisme de la mise en scène. On pense souvent à Tarkovski (L'Enfance d'Ivan), mais à un Tarkovski qui, après un voyage au bout de la monstruosité humaine, aurait abandonné tout espoir en Dieu. Les longs plans-séquences à la Steadycam enregistrent les crimes nazis comme une chorégraphie barbare, la bande-son mélange les violons de Mozart et les meuglements des vaches affolées. C'est beau, c'est terrifiant." Samuel Douhaire Telerama 2007
   

Publié dans Films "Guerre"

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