Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise.

Publié le par DANANCIER Yves

 

 CHINE - Peinture et environnement

Inspirée de la peinture traditionnelle chinoise, campagne de la Fondation pour la protection de l'environnement (Chine 2009)


J'aurais volontiers résumer en quelques lignes l'ouvrage de Anne Cheng, mais alors le risque de vous détourner de sa lecture eut été trop grand, de vous sentir déjà plein de suffisante sagesse. J'ai donc renoncé. Un conseil cependant pour ceux qui comme moi sont quelque peu béotiens, ne vous laissez pas décourager par la savante Introduction d'Anne Cheng, reportez en la lecture, plongez sans préparation dans l'étonnante aventure intellectuelle, au coeur de l'histoire chinoise.

Mais je vous invite par contre à lire sans trop tarder l'entretien accordé par madame Cheng à la revue Vacarme. Anne Cheng, une fille de l'école républicaine et de l'immigration chinoise. Je n'épiloguerais donc pas davantage sur les bienfaits de l'immigration pour la compréhension et l'amitié entre les peuples .. 

 
 Cheng - Histoire Pensee Chinoise "Depuis quatre mille ans, la culture chinoise offre l'image d'une remarquable continuité. Pourtant, c'est à travers une histoire faites de ruptures radicales, de profondes mutations mais aussi d'échanges, que la Chine a vu naître des pensées aussi originales que celles de Confucius et du taoisme, et assimilé le bouddhisme avant d'engager à l'ère moderne un dialogue décisif, pour le temps présent et à venir, avec l'Occident. 

Force est de constater cependant que la plupart des Occidentaux demeurent dans l'ignorance de cette tradition intellectuelle qui n'a fait l'objet que de présentations partielles ou partiales.

Anne Cheng nous donne ici une synthèse magistrale. L'évolution de la pensée chinoise y est retracée depuis la dynastie des Shang au deuxième millénaire avant notre ère jusqu'au mouvement du 4 mai 1919, qui marque à la fois une rupture avec le passé et le renouveau d'une pensée qui n'a pas dit son dernier mot." L'éditeur 

             
Un extrait cependant, pour exciter votre gourmandise, d'un disciple de Confucius, Mencius 380-289 av. JC, et du commentaire de madame Cheng (p.165,s.), "une conception du pouvoir où l'éthique l'emporterait sur le politique", ..
   

Le roi Xuan de Qi demande : «Qu'un ministre assassine son souverain, est-ce admissible ?»

Réponse de Mencius : «Celui qui dérobe le sens de l'humain (ren) est un voleur; celui qui détruit le sens du juste est un vandale. Or, un voleur ou un vandale est un homme du commun .. c'est l'homme du commun qui a été puni, et non un souverain qui a été assassiné.»

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".. cela ne fait pas pour autant de Mencius un «démocrate», si tant est que ce mot ait un sens dans le contexte de la Chine ancienne. Pas plus que Mozi, qui avait pourtant prôné le principe de «promouvoir les plus capables», Mencius ne sort du schéma traditionnel autoritaire et pyramidal .. le ren est le meilleur garant de la hiérarchie puisqu'il en constitue la justification morale .."
 

Publié dans Livres "Histoire"

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